Déjà avant j'étais surpris par le nombre de personnes que je pouvais croiser entre les promeneurs, cueilleurs, vttistes, quadistes et autres engins motorisés. A des endroits improbables, à des heures indues, toujours un intrus pour briser cette communion avec la forêt.
Et bien en plaine c'est pas mieux ! Pas un jour je n'ai été épargné par cette faune bigarrée et bruyante. Certains prenant les chemins pour des pistes d'essais, d'autres prenant le temps de détailler chaque brin d'herbe. Mais bon avec un point commun, ils restent assis au volant de leur engin. Faut pas pousser, rendre visite à mère Nature d'accord mais assis dans un fauteuil c'est mieux.
La veille, pour ne pas déroger à la règle alors que je tentais de remonter un chemin vers un colza où je connais une portée de goupils, prenant un soin particulier à être discret j'avais bien vu une voiture me dépasser et ruiner ,en 30 secondes, tous mes espoirs.
Un peu dépité j'avais rebroussé chemin et décidais en désespoir de cause de me poster en rive d'un maïs. Une bonne heure plus tard alors que je pestais contre ces malotrus d'automobilistes des champs, mon regard est attiré par une tâche rousse fraichement sortie d'une haie. Un joli six s'attaquait à la végétation environnante sans porter aucune attention à son environnement. Un petit creux sans doute l'avait tiré de sa léthargie. La séance d’observation dura quelques minutes, me laissant le loisir de le détailler. La décision est prise, la carabine prend sa place sur la canne de pirsh, je suis serein, la croix se pose sur l'animal qui viande tranquillement. Les branches en hauteur, lui font prendre une posture idéale, un tir facile. J'arme, je me cale bien et boum la 270 tonne. Le recul lève lle canon et quand je me reprends, je suis certain de trouver l'animal étendu........... bah.......non. Monsieur continu de se restaurer. Il n'a pas bougé d'un poil. J'ai beau regarder, rien, pas un poil soufflé, pas une goutte de sang, quedal, nadal, peau de zo..
Mais qu'il faut être idiot pour rater ça. Il fait deux mètres et s'attaque à d'auttres branches. Incroyable 8O . J'aurais le temps de recharger la carabine 20 fois mais plus envie. File petit prince, t'as gagné !
Le lendemain, après m'être fait copieusement moqué par mes collègues, je décide de vérifier le réglage de l'arme. Verdict 25 cm trop bas. Jamais cela ne m'était arrivé et j'en tire une leçon avant toute sortie, vérifier son armement.
C'est donc après avoir réglé à nouveau que le lendemain soir je repars. L'honneur est sauf, trahi par le matériel on peut pas lutter.
Un ami m'attend et je raconte mon infortune. Il est 19 h15 quand nous nous quittons pour affuter chacun de notre côté, lui pour se rendre sur son perchoir moi pour prospecter une nouvelle zone. Une vingtaine de minutes plus tard je débouche dans une clairière. Une touffe d'herbe qui bouge de manière anormale me fait prendre les jumelles. Yes un renard. Ma stratégie revenir sur mes pas et profiter d'une "hache" que forme le bois pour me rapprocher. Dans ma tête c'est clair ainsi masqué, je vais me retrouver à 80 m. Compte tenu de mes piètres qualités de tireur c'est bien assez loin pour moi.
Ni une ni deux, quelques minutes plus tard me voici à l'endroit escompté. Je tends ma tête mais il ne m'a pas attendu pourtant suis à bon vent, j'ai fait le plus lentement et silencieusement possible. Bon bah ça c'est fait, quand ça veut pas, ça veut pas. Je baisse les jumelles et face à moi..... oh un brocard. L'avais pas vu, remarquez ça nous fait un point commun, lui non plus.
L'est pas vilain. Sûr de mon réglage mais un brin anxieux quand même, la Bergara est armée. 19h35, je m'approche de ma victime étendue dans les herbes, un honorable six pesant 30 kg.
