Le plus difficile c’est de se lever à 4h30 pour partir une heure plus tard et rejoindre mon ami B à 6h précise.
Nous devons rouler encore 2h perturbés par des nappes de brouillard et des travaux autour de Metz…
Ah oui, j’ai oublié de vous donner notre destination ! …
Pour moi c’est un retour aux sources dans la zone rouge au Nord de Verdun.
Mes pensées vont toujours à ces pauvres bougres qui se sont battus comme des chiens sur cette terre froide et glaiseuse. Quelle connerie…
Après les consignes il est question de savoir ce qui sera permis de tirer. Bien sûr sangliers puisque tout le monde est ici pour ça, mais aussi une bichette et un cerf…
Et là c’est le bordel car les cerfs d’ici ne sont pas les mêmes que là-bas, ni d’ailleurs que chez nous.
Puis nous aurons la possibilité de tirer les brocards coiffés ainsi que les chevrillards.
L’éternel tirage au sort m’attribue le N°1 et le 2 à mon ami B. Cela nous placera en retour pour le début et de face pour le retour. Enfin cela semble compliqué, mais il suffira d’attendre pendant deux heures par une température négative, la petite voire grosse laine sera requise.
A peine commencé que quelques tirs se font entendre à l’opposé de la traque. Puis au bout d’une heure c’est B qui envoie une salve vers une petite bête rousse.
Quant à moi je me trouve nez à nez avec cinq marcassins d’une quinzaine de kilos. Le doute s’installe sur le tir de B ! …
La traque étant terminée les vérifications de rigueur seront effectuées. D’abord un gros sanglier a traversé l’allée entre les postes 2 et 3 ni l’un ni l’autre n’ont pu le tirer. La bête rousse de B n’a pas été touchée et nous apprendrons que la mère des cinq marcassins a été tuée par erreur éthique.
Après un bon pique-nique au soleil d’automne nous devons repartir pour le deuxième acte de la journée.
Je serai placé sur un petit chemin forestier à mi pente et B se trouvera sur le plateau. Néanmoins après le sommet de la pente il y a un repli de terrain qui aura toute son importance dans quelques instants …
Mon portable sonne ! …
C’est B «
Tu n’as pas vu la vingtaine de sangliers ? … Trois laies suivi de marcassins et bêtes rousses ».
Comme il me regarde en téléphonant, il ne voit pas le sanglier qui passe dans son dos. Puis tout va très vite, il jette son téléphone, un sanglier passe entre nous, je ne le vois plus mais j’entends le bruit strident de la 280 Rem.
Il a dû le rater car l’animal descend derrière moi dans une jeune régénération de hêtres. La 9,3 le rattrape dans un clair quelques arbrisseaux remuent pendant plusieurs secondes, notre sanglier est mort.
Je dis « notre » car la balle de 280 est rentrée au niveau des intestins pour ressortir aux dernières côtes opposées. Quant à ma 9,3 elle rentre quelques centimètres au-dessus de la sortie de la balle de B pour chopper une côte au passage et faire un trou de sortie d’environ trois centimètres. Degol 247gn ! …
Une affaire d’amitié ! …