Il était une fois dans l'Est...
Posté : mar. 13 août 2019 18:19
Il était une fois une maison au fond de la vallée de Munster ou logeait la grand-mère Martes. A cote coulait la Fecht ou Martes pris sa première truite, ce qui fut le début de l’engrenage. La grand-mère disparut par coïncidence l’année ou le drilling de cette histoire quitta l’usine Simson a Suhl, la maison décrépit et fut démolie. Mais en même temps, on inventa Internet, les forums de chasse peuplés d’amis inconnus (qu’on appellera D.) et AirBNB. Ce qui permis à la famille Martes de retourner en vacances dans la vallée, et a Martes lui-même de passer de la pêche dans la rivière a la chasse dans la montagne.
Premier lundi des vacances, donc comme il se doit mon reveil sonne a 4h30. Bizarrement, le lever est plus facile qu’en semaine pour aller au travail. Je sors a pas feutrés du chalet revetu de mes plus splendides atours d’un vert tres amincissants, je prends mon drilling qui n’a encore jamais tué de grand gibier, pour retrouver D. qui m’attends dehors dans la nuit. Les cloches des deux eglises sonnent (ici, il y a toujours deux eglises…). Nous partons vers le fond de la vallee et montons dans les chemins forestiers entre les sapins et les hetres, jusque vers 1000m d’altitude, sous les alpages (on devrait dire les vosgeages, mais ca n’a pas pris). Nous prenons le plus silencieusement possible place dans un mirador sur pilotis qui surplombe une combe, en esperant que viendront les sangliers. Pendant l’heure qui suit, le soleil commence a se lever, mais les sangliers restent sagement au lit. Il est temps de passer aux choses serieuses et d’aller pirscher.
pinemarten, on Flickr
Le soleil se leve sur les Vosges, a 1000m
Nous suivons un chemin forestier qui grimpe doucement en faisant le tour de la montagne, en jumellant dans les pentes assez raides en haut et en bas. Dans ces bois, on peut croiser cerfs, chevreuils, sangliers et chamois. Aujourd’hui, les cerfs et les chamois sont encore en vacances. Apres une demie-heure, D. repere une chevrette a environ 50m, au-dessus du chemin. Le « Platzbock » n’est pas loin derriere, en rut. Il remplit le cahier de charge pour l’age, mais il est plus loin que la chevrette, je ne veux pas tenter un tir hasardeux, donc nous essayons de ne nous en rapprocher. Il nous repere a moitie, aboie, fait deux ou trois bons, se retourne. Nous grimpons en diagonale, cachés par un petit pli du terrain. Ca marche, on se rapproche, il est a environ 80m. D. appuie ma double-canne contre un pied en biais d’un mirador ce qui fait un appui stable, en pente tout de meme. Je trouve le brocard dans la lunette (la pile du point rouge est morte !), j’essaye de calmer ma respiration. Il aboie encore, fait un pas ou deux en avant, son torse sort du sous-bois…. BLAM ! « Waidmannsheil ! » dit D. avec un grand sourire ! « Waidmannsdank » je repond, emu, surpris, ca s’est passe tellement vite, et il a fallu tellement de coincidences et de chance pour en arriver la. Comme quoi quand le Cosmos et Artemis veulent bien… D. l’a bien vu bouler, nous allons le cherche par le haut de la pente.
pinemarten, on Flickr
C’est un beau brocard alsacien, on lui donne peut etre 5 ans*, des bois fins mais longs, un peu grisonnant sur le museau. On lui donne la derniere bouchee, seance photo, je le vide, et pour la premiere fois, on me donne la brisee a mettre sur mon chapeau. On entend sonner au loin les cloches: 7h. C’est un grand moment. Le premier du sejour.
pinemarten, on Flickr
La ou ca perd un peu d'impact, c'est quand je rentre triomphant a 9h et qu'on me dit qu'il y a des feuilles collées a mon chapeau.
*Une examination plus minutieuse revelera qu'en fait c'etait le vieux de la montagne, des dents completement usees a plat, probablement 10 ans.
Premier lundi des vacances, donc comme il se doit mon reveil sonne a 4h30. Bizarrement, le lever est plus facile qu’en semaine pour aller au travail. Je sors a pas feutrés du chalet revetu de mes plus splendides atours d’un vert tres amincissants, je prends mon drilling qui n’a encore jamais tué de grand gibier, pour retrouver D. qui m’attends dehors dans la nuit. Les cloches des deux eglises sonnent (ici, il y a toujours deux eglises…). Nous partons vers le fond de la vallee et montons dans les chemins forestiers entre les sapins et les hetres, jusque vers 1000m d’altitude, sous les alpages (on devrait dire les vosgeages, mais ca n’a pas pris). Nous prenons le plus silencieusement possible place dans un mirador sur pilotis qui surplombe une combe, en esperant que viendront les sangliers. Pendant l’heure qui suit, le soleil commence a se lever, mais les sangliers restent sagement au lit. Il est temps de passer aux choses serieuses et d’aller pirscher.
pinemarten, on Flickr
Le soleil se leve sur les Vosges, a 1000m
Nous suivons un chemin forestier qui grimpe doucement en faisant le tour de la montagne, en jumellant dans les pentes assez raides en haut et en bas. Dans ces bois, on peut croiser cerfs, chevreuils, sangliers et chamois. Aujourd’hui, les cerfs et les chamois sont encore en vacances. Apres une demie-heure, D. repere une chevrette a environ 50m, au-dessus du chemin. Le « Platzbock » n’est pas loin derriere, en rut. Il remplit le cahier de charge pour l’age, mais il est plus loin que la chevrette, je ne veux pas tenter un tir hasardeux, donc nous essayons de ne nous en rapprocher. Il nous repere a moitie, aboie, fait deux ou trois bons, se retourne. Nous grimpons en diagonale, cachés par un petit pli du terrain. Ca marche, on se rapproche, il est a environ 80m. D. appuie ma double-canne contre un pied en biais d’un mirador ce qui fait un appui stable, en pente tout de meme. Je trouve le brocard dans la lunette (la pile du point rouge est morte !), j’essaye de calmer ma respiration. Il aboie encore, fait un pas ou deux en avant, son torse sort du sous-bois…. BLAM ! « Waidmannsheil ! » dit D. avec un grand sourire ! « Waidmannsdank » je repond, emu, surpris, ca s’est passe tellement vite, et il a fallu tellement de coincidences et de chance pour en arriver la. Comme quoi quand le Cosmos et Artemis veulent bien… D. l’a bien vu bouler, nous allons le cherche par le haut de la pente.
pinemarten, on Flickr
C’est un beau brocard alsacien, on lui donne peut etre 5 ans*, des bois fins mais longs, un peu grisonnant sur le museau. On lui donne la derniere bouchee, seance photo, je le vide, et pour la premiere fois, on me donne la brisee a mettre sur mon chapeau. On entend sonner au loin les cloches: 7h. C’est un grand moment. Le premier du sejour.
pinemarten, on Flickr
La ou ca perd un peu d'impact, c'est quand je rentre triomphant a 9h et qu'on me dit qu'il y a des feuilles collées a mon chapeau.
*Une examination plus minutieuse revelera qu'en fait c'etait le vieux de la montagne, des dents completement usees a plat, probablement 10 ans.