photo non contractuelle, l'un des tireurs y est présent
Bon, c'est une fable qu'elle est authentique, je jure et même je crache. Merde, l'écran … Il était une fois une chamoise couchée tranquillement à la mi-février 2018, en Auvergne, mais je dis pas où.
Elle était dans un groupe de quatre femelles, non loin d'un groupe de dix. Ce qui fait quatorze femelles adultes sans un seul cabri, ni une éterle. Mais ce n'est pas le sujet. Deux fiers chasseurs cherchent cabri ou éterlou, et ma foi, après avoir jumelé pour rien le premier groupe, s'attaquent au second. Bernique, macache, que des femelles, que nous protégeons comme la pupille de nos yeux, mais ce n'est pas le sujet.
Quand elles se lèvent l'une d'elles boîte bas. Après un tour de binôme, briefing, et le premier chasseur tire … Balle de rien ! Le second, qui est le numéro un dans l'organigramme, fait de même, dans le but probable de ne pas offenser son compagnon. Car l'auvergnat est fier et ombrageux ... Cette chèvre s'est écartée et ne suit pas les trois autres, qui peut-être rejoignent les dix premières, ou pas. Mais ce n'est pas le sujet et c'est sans intérêt.
tir sanitaire, la chèvre
Chasseur 1 et chasseur 2 reprenennt un peu plus tard contact distant avec la boîteuse, avec laquelle, je ne sais pourquoi, un lien d'empathie s'établit et s'amplifie avec le narrateur à chaque lettre qu'il frappe sur le clavier. Chasseur 2 se pince quand ses yeux lui révèlent un renard assez massif qui attaque la chèvre à la gorge, alors qu'il n'a rien bu du tout. Le chasseur. Ni le renard probablement.
Chasseur 2 tire la chèvre à nouveau, mais croit encore avoir manqué. Notez qu'il n'a rien manqué de toute la saison, à l'inverse du narrateur qui n'a rien tué de toute la saison. Arrivés là où il a tiré, une goutte de sang montre que la chèvre est touchée. Grands stratèges et tacticiens chevronnés, (ça peut me valoir deux bières) ils établissent le siège du taillis de noisetiers mènent des opérations de francs-tireurs. Lors d'une ultime escarmouche, chasseur n° 1 envoie la boiteuse dans le paradis des chamois, où tous courent sans jamais boiter.
Les chirurgiens convoqués illico tentent alors une opération (photo) qui amènera au constat d'une patte fracturée en quatre endroits, un métatarse (je crois hein!) sur lequel la peau est devenue calleuse. L'animal dégage une odeur pestilentielle avec du pus accumulé en plusieurs endroits. Il pesait 25 kg plein ce qui est assez faible. La fracture multiple semblait très ancienne. La goutte de sang fut provoquée par la balle qui avait rasé -au sens barbier du terme- le cou de la bête, et troué une oreille. Vu la gravité il a été décidé avec la famille de la débrancher. Enfin, j'imagine …
C'était le premier cas qu'on me relate d'un renard attaquant un chamois adulte, il est vrai diminué.
