Un de mes meilleurs souvenirs de chasse: un beau matin d'été dans mes belles plaines de l'Oise, j'étais dos à un talus à lapin, où il y a des garennes et aussi des terriers de renards et tassons, Et devant moi: un maïs qui devait faire au moins...30cm de haut
, avec ma fidèle Cz en 222 pour tirer les renards. En rentre un au beau milieu de ce maïs, tranquille il vient à une centaine de mètre plein travers, mais je ne peux pas tirer: c'est pas chez nous.
Les lapins continuent leur vie tout autour de moi...et le jeune goupil disparait dans les mouvements de terrain. Je sais où il va ressortir, je suis serein. Je suis debout, appuyé sur le bipod, l'arme pointée sur la sortie présumée. J'attends...et d'un coup ça me semble plus long que prévu...toujours rien.
Quand soudain une fusée en forme de garenne me passe droit entre les jambes direction le talus salvateur
Juste derrière mon goupil à fond de chez à fond, les yeux exorbités et tellement concentrés sur sa proie qu'il ne m'a vu qu'au tout dernier moment. La terreur dans ses yeux.
Demi-tour aussi rapide que l'arrivée dans un nuage de poussière...Après un tel spectacle je n'ai pas eu le coeur de le tirer.
Mais vous auriez vu ses yeux mes amis: la détermination, le jeu de la vie et la mort, du "si je t'attrape je te bouffe", la prédation sereine et tellement silencieuse, la vie sauvage dans le sens le plus pur du terme.
Je n'oublierai jamais.