Très loin, très près ...
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- Enregistré le : jeu. 4 mai 2017 10:27
Très loin, très près ...
Sous le signe des tirs lointains, cela a commencé. Vêtu épais, rêvant d'un grand cerf ou d'un sanglier du même bois, je rejoins la bonne dizaine d'autres combattants pour une fête cynégétique montagnarde. A peine partons-nous vers les hauts pour les jeunes, les beaux, les sportifs, les pleins d'avenir, à peine avançons-nous en fond de vallée pour les gros, les déglingués, les vieux et les crevards, que radio-chasse nous étourdit d'annonces de hardes de premier choix ici, de biches en promotion par là, de cerfs de haut de gamme au rayon frais-saignant. Qui semblent faire exprès de rester dans la traque pour la plupart, tandis qu'une vitrine allèchante d'une dizaine d'animaux dans les hauts me fait saliver.
Je me pose là où l'on me met, comme n'importe quel biblelot made in Hong Kong sur sa commode. J'eus été mieux un poil plus bas au plan de la vision, tirer ici sera difficile. Mais on ne change rien à un dispostif mûrement réfléchi.
Je suis second, côté bas, en partant du col
Bientôt trois Jagdterriers menés par Jean-Marc attaquent à mi-côte en direction du col, tandis que Jean-Pierre fait de même depuis le pied du col en se dirigeant à l'inverse. Radio-chasse ne se taira pas souvent. Les événements sont vécus en direct, on sait chanceler la bichette qui se révélera être un faon. Je vois culbuter ce que je pense être un cerf à un kilomètre dans les jumelles. C'est une bichette en fait. Tonneaux impressionnants.
A ma droite tir voisin et choc puissant de la balle au sol. Ce doit être un cerf, selon la radio, je surveille les hauts pour le cas où. Mais l'animal s'échappe vers le bas et hors de ma portée, clairement manqué. Tir réussi dans les hauts d'une biche par un tout jeune chasseur. Dans les secondes qui suivent, le cerf passe à lui … Il est vert. D'autant plus que nous saurons ensuite qu'un chasseur, son père, l'avait annoncé à la radio, mais en oubliant de mettre celle-ci en marche.
Tir à ma gauche au poste voisin. Je guette. Rien je ne vois. "Biche tombée", il annonce. La biche a parcouru encore trente ou cinquante mètres avant de tomber morte, touchée plein thorax, et sortie dos pour ce tir montant. 270 Winchester, 267 mètres télémétrés.
Quatre animaux sont morts, le président décide d'arrêter là, un quart de la traque a été parcouru. 60 à 70 grands animaux ont été vus ! D'aucuns trouvent que c'est normal, ce secteur est peu chassé. Je trouve ça très anormal pour l'avoir chassé autrefois, et je pense que la vallée voisine s'est vidée à notre bénéfice. Un petit cerf manqué à 270 mètres, une biche tuée à 267 mètres, une bichette à 157 m. L'autre bichette et le faon, je ne sais pas.
Le lendemain ...
(A suivre)
Je me pose là où l'on me met, comme n'importe quel biblelot made in Hong Kong sur sa commode. J'eus été mieux un poil plus bas au plan de la vision, tirer ici sera difficile. Mais on ne change rien à un dispostif mûrement réfléchi.
Je suis second, côté bas, en partant du col
Bientôt trois Jagdterriers menés par Jean-Marc attaquent à mi-côte en direction du col, tandis que Jean-Pierre fait de même depuis le pied du col en se dirigeant à l'inverse. Radio-chasse ne se taira pas souvent. Les événements sont vécus en direct, on sait chanceler la bichette qui se révélera être un faon. Je vois culbuter ce que je pense être un cerf à un kilomètre dans les jumelles. C'est une bichette en fait. Tonneaux impressionnants.
A ma droite tir voisin et choc puissant de la balle au sol. Ce doit être un cerf, selon la radio, je surveille les hauts pour le cas où. Mais l'animal s'échappe vers le bas et hors de ma portée, clairement manqué. Tir réussi dans les hauts d'une biche par un tout jeune chasseur. Dans les secondes qui suivent, le cerf passe à lui … Il est vert. D'autant plus que nous saurons ensuite qu'un chasseur, son père, l'avait annoncé à la radio, mais en oubliant de mettre celle-ci en marche.
Tir à ma gauche au poste voisin. Je guette. Rien je ne vois. "Biche tombée", il annonce. La biche a parcouru encore trente ou cinquante mètres avant de tomber morte, touchée plein thorax, et sortie dos pour ce tir montant. 270 Winchester, 267 mètres télémétrés.
Quatre animaux sont morts, le président décide d'arrêter là, un quart de la traque a été parcouru. 60 à 70 grands animaux ont été vus ! D'aucuns trouvent que c'est normal, ce secteur est peu chassé. Je trouve ça très anormal pour l'avoir chassé autrefois, et je pense que la vallée voisine s'est vidée à notre bénéfice. Un petit cerf manqué à 270 mètres, une biche tuée à 267 mètres, une bichette à 157 m. L'autre bichette et le faon, je ne sais pas.
Le lendemain ...
(A suivre)
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- Enregistré le : jeu. 4 mai 2017 10:27
Re: Très loin, très près ...
Le lendemain, je partais dans le Lot à une heure impossible pour un chrétien honnête. Un peu de brouillard. Battue au chevreuil au plomb. J'ai honte un peu, autrefois je refusais ces battues, mais je me promets de ne pas tirer au-delà de trente mètres, en me doutant que c’est tune promesse d'ivrogne. Alors j'emporte mon joli mixte Sauer & Sohn et je mettrai une balle à schtroumpf dans le canon du bas. On peut aussi dans le canon du haut, mais elle glisse et tombe si on baisse l'arme. Je ne l'ai pas contrôlé récemment, et je ne m'en suis pas servi non plus. Dix cartouches de plomb n° un acheté pour l'occasion, quelques balles à schtroumpf, ça devrait faire.
Pour ces battues j'ai contrôlé deux carabines de battue et trois lunettes à 200 mètres, et même une arme d'approche.
Une jolie meute de Beagle est là, spécialisée sur le chevreuil. Sans y connaître grand chose, j'ai jugé son travail magnifique, menant assez vite et de façon très groupée. Le premier chevreuil sort pour moi, mais à 40 mètres, je laisse ; il repasse trois minute plus tard, encore plus hasardeux ... Je laisse. Il sort à moins de 100 mètres de là 10 minutes plus tard, sur le poste du relais, Dédé tire. L'animal blessé est pris dans le bois suivant par les chiens qui goûtent largement les gigots, puis lancent un autre chevreuil. Leur récupération sera difficile et la chasse s'arrêtera là ! Quand ça ne veut pas ...
Je terminerai l'après-midi par une approche sans trouver de chevreuil, mais que j'étais bien dans ces combes désertes.
de combe en combe
(à suivre)
Pour ces battues j'ai contrôlé deux carabines de battue et trois lunettes à 200 mètres, et même une arme d'approche.
Une jolie meute de Beagle est là, spécialisée sur le chevreuil. Sans y connaître grand chose, j'ai jugé son travail magnifique, menant assez vite et de façon très groupée. Le premier chevreuil sort pour moi, mais à 40 mètres, je laisse ; il repasse trois minute plus tard, encore plus hasardeux ... Je laisse. Il sort à moins de 100 mètres de là 10 minutes plus tard, sur le poste du relais, Dédé tire. L'animal blessé est pris dans le bois suivant par les chiens qui goûtent largement les gigots, puis lancent un autre chevreuil. Leur récupération sera difficile et la chasse s'arrêtera là ! Quand ça ne veut pas ...
Je terminerai l'après-midi par une approche sans trouver de chevreuil, mais que j'étais bien dans ces combes désertes.
de combe en combe
(à suivre)
Re: Très loin, très près ...
Toujours agréable à lire ! Je n'aurais pas pensé prendre ma 270 win pour tirer des grandes pattes à ces distances ? Comme quoi ! Bravo et Chapeau bas !
On peut s'inquiéter de la place toujours croissante que prend l'intelligence artificielle dans notre vie quotidienne. Mais rassurons-nous, la connerie, elle, sera toujours authentique.
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Re: Très loin, très près ...
Deux jours de chasse sans un coup de feu pour moi, aussi dors-je du sommeil de l'innocent aux mains vides mais à l'estomac plein, jusqu'à 8 heures 15. Café-croissant, et je file au rendez-vous des chasseurs de sanglier. Le pied n'a pas été terrible. Un sanglier s'est même défilé au moment du pied, impressionné à raison par Erwan et son ami Yohann. Il est décidé d'attaquer quand même, car l'autre pied est dans un plus épais brouillard . La rivière est « fermée » je suis placé dans une combe, la Combe de Dime, je crois. Les chiens prennent le pied ... qui vient à la rivière direct. Et les stratèges se déchaînent : notre cercle mortel se reconditionne sur la nouvelle enceinte tel un couvercle change de chaudron. Mais les chiens d'Erwan et de Yohann peinent à lancer, et c'est Stéphane qui trouvera un défilé avec ses Brexit dogs, qui tourne bientôt en une belle musique. "Attention Combe du lac, combe Billière" … Bordel, mais c'est chez moi ! Enfin nous sommes quatre quand même ... Je quitte mes gants, car je n'ai soudain plus froid du tout, je cale la lunette sur trois car j'ai un vrai grand angle, et 100 m d'un côté, plus de 150 de l'autre. Les voix viennent tout près, se font un peu bousculer, s'éloignent , MERDEEEE, reviennent ... "Attention Régis" dit Serge à radio-chasse. Que ça dure, hein ??? Et à un contre mille, à quarante mètres de moi sort un beau sanglier un peu pressé, qui me voit et décrit une courbe pour retourner au bois. Le réticule m'indique que c'est son cul et pas le thorax, mais ce n'est pas de mon fait, hein, et je ne veux pas attendre pour garder une chance de doubler si … Je vois nettement l'impact sur le dos de l'animal d'une cinquantaine de kilos qui tombe, et cherche à se relever. Je vois les quenottes briller, les chiens sont tout près dans le bois, j'ajuste la tête et je vois celle ci -ou des cailloux en arrière-plan- ponctuer le tir d'un nuage de vapeur .. ou de calcaire des cailloux . Elle ne rebougera pas d'un millimètre, elle, car c'est malheureusement une sanglière.
Je suis très heureux. Le dernier ici, qui fut le premier ici, date de huit ans. ET c'est une HENAURME saison ? avec deux sangliers, aussi. Non ?
L'après-midi je suis aux quatre combettes, et le pied est de haute tenue. Nos chiens mènent sur deux ou trois animaux, la menée passe et repasse près de moi, trop à ma droite pour que je voie quelque chose. (Maintenant je saurai mieux où regarder). Nous avons presque trois heures de menées et les choses se calment sans qu'un sanglier soit tombé. Bon on va arrêter, dit la radio. Je me lève doucement pour décharger, le 4 x 4 d'un piqueur arrive dans le chemin, petit bruit derrière moi. Je me retourne et me retrouve nez à nez avec un sanglier à 4 mètres environ. Mon arme saute vers mon épaule, le sanglier saute dans la pente de genêts et il échappe à ma balle. René met un chien pour contrôler que le sanglier ne soit pas resté dans la pente, mais non. Et son chien prend la voie puis c'est la musique ... Je suis un peu déconfit, car il venait juste de récupérer tous ses chiens.
Je prends la route et au local quand un autre 4*4 arrive juste après moi, il transporte un sanglier. "C'est le tien" me dit Christine. Après avoir survécu à cet après-midi déchaîné, avoir échappé à mon tir, il se fait tuer à un bon kilomètre de mon tir alors qu'il envisageait de traverser le Célé.
J'avais raté une fois à 7 mètres, et là c'est à quatre ... Jusqu'où vais-je m'arrêter ?
Je suis très heureux. Le dernier ici, qui fut le premier ici, date de huit ans. ET c'est une HENAURME saison ? avec deux sangliers, aussi. Non ?
L'après-midi je suis aux quatre combettes, et le pied est de haute tenue. Nos chiens mènent sur deux ou trois animaux, la menée passe et repasse près de moi, trop à ma droite pour que je voie quelque chose. (Maintenant je saurai mieux où regarder). Nous avons presque trois heures de menées et les choses se calment sans qu'un sanglier soit tombé. Bon on va arrêter, dit la radio. Je me lève doucement pour décharger, le 4 x 4 d'un piqueur arrive dans le chemin, petit bruit derrière moi. Je me retourne et me retrouve nez à nez avec un sanglier à 4 mètres environ. Mon arme saute vers mon épaule, le sanglier saute dans la pente de genêts et il échappe à ma balle. René met un chien pour contrôler que le sanglier ne soit pas resté dans la pente, mais non. Et son chien prend la voie puis c'est la musique ... Je suis un peu déconfit, car il venait juste de récupérer tous ses chiens.
Je prends la route et au local quand un autre 4*4 arrive juste après moi, il transporte un sanglier. "C'est le tien" me dit Christine. Après avoir survécu à cet après-midi déchaîné, avoir échappé à mon tir, il se fait tuer à un bon kilomètre de mon tir alors qu'il envisageait de traverser le Célé.
J'avais raté une fois à 7 mètres, et là c'est à quatre ... Jusqu'où vais-je m'arrêter ?
Re: Très loin, très près ...
Journées animées, bravo pour ce joli sanglier.
- Reineke
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- Enregistré le : jeu. 9 mars 2017 08:58
- Localisation : Alsace Moselle
- Âge : 77
Re: Très loin, très près ...
Bah, tu vois quand tu insistes un peu …
Par contre annoncer le gibier lancé à la radio ne doit pas être dans le schéma départemental.
Par contre annoncer le gibier lancé à la radio ne doit pas être dans le schéma départemental.
La peur et l'angoisse sont les pires poisons que l'esprit peut produire
Re: Très loin, très près ...
Merci pour ces récits et bravo pour le résultat.
Re: Très loin, très près ...
Et voilà, maintenant va falloir y péter les deux jambes pour enlever ce sourire !
BGG or 1704003
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- Enregistré le : jeu. 4 mai 2017 10:27
Re: Très loin, très près ...
Je crois que c'est absolument légal. Cela évite tellement de s'emmerder de savoir ce qui se passe... Cela évite des erreurs de tir dans le cas des cervidés, et rend la battue encore plus participative, plus précise ... Bon, on peut revenir à la corne et à la poudre noire.]Par contre annoncer le gibier lancé à la radio ne doit pas être dans le schéma départemental.
Au sanglier j'adore le c'est parti c'est partiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!! quand on passe du rapprocher au lancer.