Je longe donc la haie très épaisse qui sépare la parcelle de la route jusqu’à un chemin d’où le pourrai voir ce qui se passe de l’autre côté. Séance de jumelles, mais rien en vu si ce n’est une concentration de hérons cendrés. Je me replace hors de vue derrière la haie pour rester un peu à l’affût et voir se qui va se passer, ces coups de klaxon ne pouvaient pas être innocents.
Au bout de cinq minutes un gros plouf se fait entendre dans le fossé qui borde la route du côté opposé à celui où je me trouve. Une voiture passe, puis une autre, puis une troisième, Pas de coup de frein ni d’avertisseur. Je me dis que ce sont peut être les hérons qui foutent le Bronx.
Deux minutes se passent quand soudain du coin de l’œil je vois sortir de la haie à 150 mètres de moi une masse noire, c’est un beau cochon qui s’il ne fait pas le quintal, ne doit pas en être loin. Il court comme s’il avait une meute aux fesses, traversant le chaume en biais. Voyant qu’il va franchir une haie de cyprès pour passer dans la parcelle voisine, je pique un sprint sur le chemin pour essayer de lui couper la route quand il va franchir le dit chemin. Mais un sprint à 70 balais, vous voyez ce que ça donne
. Il débouche sur le chemin alors que je suis encore à au moins 80 mètres, saute un ruisseau d’irrigation et se met à traverser un près fraichement fauché en direction de la garrigue qui est au dessus. Tant pis je le tire à la course, les conditions de sécurité s’y prêtent. Je ne corrige pas suffisamment et je vois l’impact un mètre plus loin au ras de ses fesses, j’ai failli lui couper la queue. Je remonte vite une cartouche, mais au coup de feu il a obliqué sur sa droite et ne me montre plus que son cul et bien au-delà de 100 mètres. Tant pis pour moi, tant mieux pour lui, il a été le meilleur.
Dans la précipitation j’avais laissé la lunette sur le grossissement 6, je le voyais plein cadre ce qui me le faisait paraitre plus proche et ne m’a pas incité à corriger plus devant.
Prochaine sortie en principe vendredi matin.
