Alisier

[Reineke]

C'est désolant

[Reineke]

3h30 c’est trop tôt, une heure après un bruit désagréable me rappelle qu’aujourd’hui c’est mon premier jour de battue au Nord-Ouest de la Lorraine. J’ai rendez-vous avec B à 6h à l’entrée de l’autoroute après avoir pris le nécessaire à la boulangerie. D’ici nous n’avons plus que deux heures de route, mais heureusement les travaux au nord de Metz sont terminés.
Comme souhaité nous sommes au rendez-vous une petite demi-heure avant l’heure, juste de temps de discuter avec les copains et de se préparer, mais au fait va-t-il pleuvoir ? …
Selon la météo le temps sera couvert, mais il n’y aura pas de pluie… Prévision confirmée par les autochtones.
Donc je m’équipe de ma laine polaire et d’un gilet au couleur référencée dans le manuel du parfait chasseur…
Je serai l’élu du premier poste ce qui m’arrange à cause de mon arthrose en fin de vie. Tiens, il tombe quelques gouttes, mais rien de méchant d’ailleurs cela vient de s’arrêter.
J’aurai quand même dû prendre un vêtement de pluie, mais bon la traque vient de commencer en style peigné c’est le moment d’être attentif. Les gouttes reprennent de plus en plus fort maintenant c’est un véritable arrosoir que se déverse sur mon éternel bonnet en laine noir. Comme me disait un copain au sujet de la météo : Elle a du mal à te donner le temps qu’il faisait hier.
Cela fait presque deux heures que mon hêtre préféré essaie de me protéger au mieux à condition que je reste collé à son tronc.
Et puis je n’entends pas grand-chose même pas à la radio qui ne fonctionne pas bien, juste des coups de carabine de temps en temps. Dans mon dos un énorme bruit de feuille, je me retourne pour voir une bête qui a déjà sauté l’allée pour s’engouffrer dans le sale. Je la revois avec son nez allongée, puis elle disparait de nouveau pour s’arrêter à mi pente.
Une laie d’environ 90kg que je ne tirerai pas…
Un quart d’heure plus tard le même scénario un peu plus loin, je n’aurai même pas le temps d’identifier la bête ! …
La battue est terminée, la pluie aussi, donc nous casserons la croûte à l’ombre des nuages tranquillement et avec modération.
Quelques sangliers sont morts dont un énorme keiler de 159kg curieusement non armé. D’accord l’âge et le poids sont deux choses différentes, mais il y a quand même des limites…
Un tir sanitaire a été fait sur un pauvre jeune cerf qui a dû se prendre un camion en pleine tronche. D’un côté on voit les côtes presqu’à nues, la cuisse est en partie râpée avec des ecchymoses un peu partout. De l’autre côté le genou avant est gros comme une balle de hand-ball. Enfin il ne souffre plus ! …
L’après-midi sera un peu plus calme un renard est mort ainsi qu’une grosse laie et les traqueurs seront encore en présence d’un cerf 12 cors marchant sur trois pattes, accident ou braconnage ? …

[Reineke]

Nous sommes ce matin repartis sous la pluie pour cette chasse en plaine, une sorte d’affût pousse proche des méthodes scandinaves pour l’élan. Mais il s’agira de chevreuils, renards et éventuellement sangliers qui eux ne seront pas au rendez-vous.
Si le vieillesse a des inconvénients, elle a aussi des avantages, je serai placé sur un mirador couvert…
Cette campagne tranquille sous la pluie est magnifique avec l’automne qui pointe son nez. Nous sommes disséminés très loin les uns des autres à des postes clefs et je serai très bien servi, sauf que…
Le mirador qui fait trois à quatre mètres de haut ne me permet pas de tirer debout, ni assis à cause de l’absence de siège utilisable. J’arriverai à m’assoir sur un vieux morceau de chevron fixé sur un côté de la Kanzel à vingt centimètres du plancher.
Ne connaissant, ni les lieux, ni la méthode, j’ai pris ma 9,3 équipée d’une lunette de battue (la nouvelle Kite) que j’ai positionnée sur x4. Soit une erreur au carré !!!…

Quelques coups de feu éclatent au loin sur mon arrière gauche, je me lève et regarde par la meurtrière. Une chevrette descend le long de la clôture suivie de ses deux kitzs. Ils vont passer à une vingtaine de mètres.
Je n’arriverai pas à mettre un kitz dans la lunette, juste la mère que je ne tirerai pas. Maintenant ils sont toujours de cul dans l’ascension opposée, à 150m ils ralentissent. Plié en deux je tire le dernier, je vois ma balle dans la terre juste au-dessus, je recharge, ils repartent…

Les traqueurs traversent le grand pré pour attaquer les épines noires. Un brocard repart en arrière, je dois avoir un angle suffisant vis-à-vis des hommes et des chiens. De l’autre petite guichette toujours pliés en deux j’essaie une balle… Raté

Et puis merde je me rassoie sur mon chevron et ce qui devait arriver, arriva. Une jeune chevrette seule vient droit sur moi pratiquement de face, j’attends qu’elle se rapproche. Ma balle la touche sur le cuissot droit qui explose, elle fait demi-tour et rentre dans le coin des épines noires… Je suis furieux contre ma maladresse.
Un chien arrive à l’anschuss reprend le pied, rentre dans les épines et attrape la pauvre bête qui ne cesse de crier. Un jeune traqueur que je remercie viendra m’aider à l’attraper et mettre fin à sa souffrance.

[Martes]

Il faut toujours prendre un manteau pour la pluie! (Conseil de chasseur en Angleterre...)

[Reineke]

Je ne sais pas ou vous en êtes, mais de mon côté c'est la catastrophe cynégétique toute personnelle…
Depuis Octobre j'ai assisté à 11 jours de battue ou de poussée et je ne rencontre pratiquement rien et surtout aucun sanglier.
Ce dernier étant la raison même de ma présence car j'ai décidé à l'exception près de ne plus tirer les grands cervidés et d'être magnanime avec les petits...
Depuis la chevrette mortellement blessée en octobre, j'en ai raté une autre au vol qui sautait d'un talus.
Puis deux arrêtées à 30m avec le point rouge sur l'épaule, mais avec le village en arrière plan. Et puis c'est tout ! …
Sans oublier où Bernard et moi-même étions sur une ligne de quinze postés, treize ont tiré des sangliers. Sauf nous ! …
Je dois en faire quatre avant le fin de l'année, mais je n'ai pas envie d'y aller pour me faire arroser.

Et vous ? … 

[ch'timini]

Pas terrible non plus pour moi.
J'ai chassé deux fois en plaine, outre la météo catastrophique (mais du genre, le mur d'eau dans bienvenue chez les Ch'tis), c'est l'effondrement. Peu de lièvres, les perdreaux je n'en parle même plus ...
J'ai chassé une fois en forêt, j'ai loupé un renard.
Et puis j'ai eu la brillante idée de me bousiller la cheville (grosse entorse qui craque quand le pied tourne dans un mouvement qu'il n'a pas appris à faire en 40 ans) le jour de la Saint Hubert, quand j'allais sérieusement attaquer les chasses en forêt.
J'ai repris il y'a quinze jours, sur un poste à peu prés accessible aux PMR sans fauteuils. Météo glaciale (neige fondue) et bien désagréable, 5h30 au poste, rien vu ni de prés ni de loin.
Ajoutons à ça une bonne grippe pour faire bien, et nous y voilà. Je suis rétabli (de la grippe, ma cheville, c'est encore un peu sensible), je rechasse mercredi ... on verra bien. En tous cas, chez nous il y'a une quantité de sangliers sur le secteur comme je n'avais pas vu depuis au moins 15 ans.

[Dédé 13]

Cinq battues pour moi, un sanglier au tableau et un manqué lors de la dernière. Au petit gibier c'est la catha. Pas de mistral en octobre, que de la flotte, donc pas de grives pas de palombes. Pour couronner le tout bronchite et trachéite depuis le 3 décembre, antibiotiques et antiinflammatoires à haute dose, donc je reste au chaud en attendant les fêtes.

[Reineke]

Enfin ! …

Ici tirer le sanglier dans les Vosges gréseuses de jour comme de nuit avec des moyens de plus en plus perfectionnés a des conséquences. En fait depuis le mois d’octobre je n’ai pas vu un animal dans ma zone de tir… Mais demain jeudi je dois me rendre au Nord-Ouest de la Lorraine malgré une météo qui n’est pas encourageante. Pluie, tempête, gel et neige sont au programme.

A 4h20 le vent et la pluie font rage sur le col du Valsberg, j’ai rendez-vous à 6h avec B, mais avant je dois m’arrêter chez le boulanger pour le pain, les croissants et la galette… Tout un programme une chose est certaine nous ne mourrons ni de faim, ni de soif. L’autoroute jusqu’à l’Ouest de Metz est un enfer avec des trompes d’eau, des camions pressés d’arriver à destination et une importante circulation sur les voies opposées. Puis comme prévu par nos météorologues la neige avec des flocons gros comme des balles de ping-pong qui frappent le pare-brise (Un mot bien choisi). Sorti de l’autoroute il nous reste 45km à faire sur des routes incertaines, mais nous arriverons à destination…

J’hériterai du numéro 37 (Un porte-bonheur…) et B du 36, mais comme mon genou et mes poumons sont dans le rouge dans cette très longue montée sur 10cm de neige je prendrai le poste de B. A part mon jeune voisin de gauche qui tue un chevrillard je ne verrai rien d’autres pendant deux heures. Bizarrement ce jeune chasseur se plaint de ses KS en 9,3x62, il est vrai que la balle bien placée à néanmoins permis à cet animal de parcourir une cinquantaine de mètres.
Après le casse-croûte pris en extérieur où B sera Roi, une autre montée m’attend et je prendrai encore son poste. Les traqueurs partiront dans notre dos et nous seront en retour de traque pour la majorité de cette battue qui durera plus de deux heures.

Alors que je suis en train de manger une clémentine le dos tourné aux traqueurs qui montent dans une jeune régénération de hêtres, j’aperçois dans la limite droite de mon champ visuel deux sangliers qui rentrent entre B et moi. Sûrement deux males le premier d’environ 80kg et le second de 45kg. Je ne les vois plus et ne les entends plus dans cette régénération. S’ils ne traversent pas la ligne de parcelle qui est devant moi, je ne les reverrais pas… Attendre, toujours attendre ! …
Le plus gros sort à une cinquantaine de mètres, il va traverser, c’est sûr, le second le suit, le point rouge sous le cou…
La balle Degol de 16g le touche car il s’est crispé sur lui-même, mais balle en haut du cœur ou sur le dos ? …
J’attendrai deux heures avant de le savoir sans pouvoir être certain. En fin de battue un traqueur le trouvera à une quarantaine de mètres de l’anschuss.

[Dédé 13]

Quelle idée de chasser au Groenland... Bravo pour ce joli tir dans les pires conditions.

Pour moi ce matin c'était grand soleil mais zéro degrés. Juste une bête rousse de 30 kg environ qui me vient droit dessus, qui stoppe à 15 mètres de mon mirador pour réfléchir à ce qu'elle va faire et qui repart en restant dans la traque, tir interdit. Elle passe la ligne au mirador suivant et mon frangin la manque deux fois. Sinon matinée avec beaucoup de belles menées, six cochons au tableau.

[roach]

Enfin ! …

Ici tirer le sanglier dans les Vosges gréseuses de jour comme de nuit avec des moyens de plus en plus perfectionnés a des conséquences. En fait depuis le mois d’octobre je n’ai pas vu un animal dans ma zone de tir… Mais demain jeudi je dois me rendre au Nord-Ouest de la Lorraine malgré une météo qui n’est pas encourageante. Pluie, tempête, gel et neige sont au programme.

A 4h20 le vent et la pluie font rage sur le col du Valsberg, j’ai rendez-vous à 6h avec B, mais avant je dois m’arrêter chez le boulanger pour le pain, les croissants et la galette… Tout un programme une chose est certaine nous ne mourrons ni de faim, ni de soif. L’autoroute jusqu’à l’Ouest de Metz est un enfer avec des trompes d’eau, des camions pressés d’arriver à destination et une importante circulation sur les voies opposées. Puis comme prévu par nos météorologues la neige avec des flocons gros comme des balles de ping-pong qui frappent le pare-brise (Un mot bien choisi). Sorti de l’autoroute il nous reste 45km à faire sur des routes incertaines, mais nous arriverons à destination…

J’hériterai du numéro 37 (Un porte-bonheur…) et B du 36, mais comme mon genou et mes poumons sont dans le rouge dans cette très longue montée sur 10cm de neige je prendrai le poste de B. A part mon jeune voisin de gauche qui tue un chevrillard je ne verrai rien d’autres pendant deux heures. Bizarrement ce jeune chasseur se plaint de ses KS en 9,3x62, il est vrai que la balle bien placée à néanmoins permis à cet animal de parcourir une cinquantaine de mètres.
Après le casse-croûte pris en extérieur où B sera Roi, une autre montée m’attend et je prendrai encore son poste. Les traqueurs partiront dans notre dos et nous seront en retour de traque pour la majorité de cette battue qui durera plus de deux heures.

Alors que je suis en train de manger une clémentine le dos tourné aux traqueurs qui montent dans une jeune régénération de hêtres, j’aperçois dans la limite droite de mon champ visuel deux sangliers qui rentrent entre B et moi. Sûrement deux males le premier d’environ 80kg et le second de 45kg. Je ne les vois plus et ne les entends plus dans cette régénération. S’ils ne traversent pas la ligne de parcelle qui est devant moi, je ne les reverrais pas… Attendre, toujours attendre ! …
Le plus gros sort à une cinquantaine de mètres, il va traverser, c’est sûr, le second le suit, le point rouge sous le cou…
La balle Degol de 16g le touche car il s’est crispé sur lui-même, mais balle en haut du cœur ou sur le dos ? …
J’attendrai deux heures avant de le savoir sans pouvoir être certain. En fin de battue un traqueur le trouvera à une quarantaine de mètres de l’anschuss.

Waidmannsheil !

Mais dis-moi, tu es de Marseille ?
Parce 45 kg...