les aventures de l'homme à l'entorse, fragment ( on ne voit aucune calvitie,comme ça
)Je péchais quand même par modestie … Car Christine, notre piqueuse chasseresse qui avait chuté en faisant le pied n'est pas réapparue ce samedi, cette fêlure s'avérant plus grave et sournoise qu'elle n'aurait dû se le permettre si elle avait été honnête. Bon, ça ne fait toujours qu'un sanglier, hein … Et je n'avais pu la joindre, n'ayant pas son fil, mais mes collègues sont gens pleins de savoir-vivre et avaient pris des nouvelles.
Christine et Idéfix
Moi-même, ce dimanche soir dernier, bien que ne pouvant narrer qu'un sanglier et ne portant pas de blessure visible, je me mis à souffrir horriblement de la blessure d'une lame invisible, pointue et large qui me perçait pendant deux ou trois secondes le genou de part en part, comme ça, oui, à une cadence horriblement variable et imprévisible (une douleur de la hanche est fréquemment ressentie dans le genou, comme si une erreur de câblage existait dans le plan initial). A tel point que je pris un anti-douleur à base de molécules qui font rire pour rendre la chose vivable.
Irais-je encore chasser était la question, assez terrible. J'allai voir mon médecin, qui est d'ailleurs une médecine absolument charmante. Elle me prescrivit une canne ainsi qu'un peu de médocs calmants à effets désopilants, à utiliser avec une modération intelligente. La semaine ne fut pas terrible, car je redoutais et j'attendais à la fois ce samedi qui serait peut-être un dernier samedi de chasse -mais ce n'est pas le titre choisi - si cette issue se répétait.
J'y vais donc, ce samedi matin, même si je n'a pas le couteau entre les dents. Je découvre que Christine n'est pas là, ni son chasseur de compagnon. Et après le rond où je retrouve Erwan, nous nous jetons vers nos postes. Roger me place judicieusement à une intersection de chemins qui donne un peu de champ – très arboré quand même – à une carabine. Nous formons, avec Serge et son fils qui l'accompagne à ma droite à 100 ou 200 mètres et invisibles à cause du relief, et Roger à ma gauche et visible à 60 mètres de moi, un angle droit. Je n'aimerais pas être le sanglier qui viendra se brûler les ailes dans ce dispositif presque bouillant.
le maudit poste
Et les piqueurs découplent … Il s'écoule au moins deux minutes avant la fanfare ! Suivie de peu par une fusillade de 6 tirs (5 au moins en salve, plus un appliqué, qui ravagent possiblement la compagnie de cinq ou six animaux dont les survivants éclatent ... et une menée se rapproche de nous vivement. Je l'attends, allez savoir pourquoi, à ma droite ... A toi, crie Roger (à ma gauche) … qui ne peut tirer après le franchissement du mur par la bête. Une fraction de seconde après, je lâche très mal ma balle, recharge à toute vitesse mais le sanglier a disparu. Je sais que j'ai raté largement. La menée fait rage …
Nouveau tir à 500 ou 600 mètres, le président a aussi raté un sanglier qui filait sans chien aux fesses … Trente minute plus tard, un galop, à ma droite, en arrière, j'épaule et le sanglier d'une trentaine de kilos jaillit du bois, traverse le chemin comme une fusée, j'accompage … Mais que d'arbres , que d'arbres. Je lâche enfin ma balle, assez bien, juste devant son poitrail, peut-être un poil bas ... Pas de pirouette visible dans la lunette. Salauds de chênes, saloperie de tireur, merdre, merdre, merdre. Il a disparu. Aucun chien ne le suit.
J'annonce à la radio que je suis encore tombé sur une mauvaise cartouche, ce qui fait beaucoup rire André, l'autre cantalou de la bande. Une petite dizaine de cartouches a été tirée sans le moindre résultat. Nous en rirons beaucoup à midi.
Heureusement, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise, comme dit Henri. J'ai peu eu mal au retour, j'ai dormi comme un (vieux) prince, et la vie de chasseur-en-battue-sur-son-siège-au-coin-du-bois-pas-loin-de-la-voiture peut continuer !
pas de cochon mais une superbe vue vue sur les champs immerger de valares bonne fin d année a vous tous 
