Comment j'ai recruté un nouveau chasseur.
Posté : ven. 30 nov. 2018 17:23
Depuis trois ans a peu pres, je vais de temps a autre au ball trap avec un ami et voisin. Nous nous sommes connus parce que nos enfants allaient a la creche ensemble et sont restés meilleurs amis, et les familles ont fraternisé, ce qui est rare a Londres, mais voila, je suis copain avec le voisin d'en face! Alors forcement, au cours du temps, nous avons mange les uns chez les autres, ce qui les a amene a manger du gibier chez moi. La femme de W. etant ex-vegetarienne sur la base de considerations ethiques, il a fallu que j'explique bien au debut d'ou venait la viande et comment elle repondait a ses exigences tout a fait justifies en matiere de bien-etre de l'animal. Ca a bien passe, aide par le fait que ce que je fais est bon et surtout, que les gamins lechaient le plat! Mais aussi, c'est de la viande de source irreprochable ethiquement. W. etait interesse, mais c'etait une autre planete pour lui, et si Mme W. etait desormais acquise a la venaison et donc acceptait ma passion, elle restait extrement hostiles aux armes a feu. Neanmoins, W. et moi sommes alles pas mal de fois au ball-trap et petit a petit, il est devenu clair qu'il fallait a W. son propre fusil. Mais a condition que celui-ci vive ailleurs que sous son toit, donc il partage l'armoire forte des miens.
Au mois de juin, j'ai participe a un concours de tir organise par une charite qui s'occupe de blesses de guerre, qui se deroule a mon club de tir, et par miracle j'ai gagne le gros-lot a la tombola: une journee dans une petite chasse en battue aux faisans et aux perdrix, tout a fait facilement accessible de Londres. Et je me suis dit que ca serait bien l'occasion d'emmener W. voir ca, voire eventuellement tirer son premier gibier si possible. J'ai explique la situation au garde chasse et finalement, nous avons convenu que W. pouvait etre posté a ma place une battue sur deux et tirer sous ma supervision. Restait a vendre le concept a mon ami, c'est a dire a sa femme, mais vu que depuis le temps, elle savait que j'etais inoffensif et que mon ethique de chasse tenait bien la route, il n'y a pas eu de probleme.
Donc il y a deux semaines, nous nous sommes retrouves dans une courre d'ecurie dans le Wiltshire, ou j'ai retrouve le garde chasse, qui nous a presente a nos hotes pour la journee. En fait cette chasse existe depuis 25 ans, est geree par une famille d'agriculteurs (mais bon, le genre d'agriculteurs qui ne labourent pas beaucoup leurs propres champs et travaillent peut-etre bien dans la City pour faire tourner la bicoque), et a part nous deux, tous les participants - postes, rabatteurs, conducteurs de chiens, patissiers... - etaient de la famille ou des vieux amis. L'accueil etait particulierement ouvert et chaleureux et ils etaient ravis d'accueillir un nouveau!
Pour la premiere battue, apres le rond et les consignes de securite dirigees tres clairement principalement aux nouveaux, W. voulait regarder comment ca se passe, donc j'ai pris ma place sur la ligne des postés. Cela permis a W. de voir qu'une perdrix, ca va tres vite et qu'on peut la rater facilement. Il se sentait pret a tenter a son tour et donc a ete poste, avec moi derriere, au coin d'un bois et d'un pre, avec un bois derriere, et une longue bande d'arbres sur sa gauche. Je lui ai dit que j'indiquerais les gibiers qui presentaient un tir sans danger s'il y en avait. Je l'ai corrige deux ou trois fois sur comment il tenait son fusil en attente, mais il a vite appris. Puis enfin, un coq arrive a la cime des arbre: "Celui-la!". Il epaule, swinge, et jure! "Bloody safety catch!". Ben oui, c'est un classique d'oublier d'enlever la securite, mais ca s'apprend. C'est pas grave, nous sommes bien places, il y en aura d'autres. Et deux minutes plus tard, un autre coq suit la meme trajectoire. Cette-fois-ci, pas de faute: PAN! PAN! et le coq semble etre rentre dans un mur de verre. Je felicite chaudement W. mais je recharge aussi son arme, c'est pas fini! Un autre coq et une poule suivront avant le sifflet de fin de battue. Les chiens arrivent, nous retrouvons les trois faisans, et tout le monde vient aux nouvelles! Tous les anciens et les moins anciens sont reellement ravis, aux anges d'avoir pu lui faire vivre ca! Ca fait chaud au coeur et honneur au la communaute des chasseurs.
A la pause dejeuner, le chef de battue fiche la honte a W. en le faisant venir devant toute l'assemblee avec ses faisans pour etre felicite et applaudi, et pour la derniere battue, ayant constate que nous etions tous les deux des fusils non-dangereux, nous avons chacun pris notre place dans la ligne, W. tout seul comme un grand, pour ajouter un dernier faisan chacun au tableau.
Avant le depart, la patronne me dit "Il faudra que vous reveniez l'an prochain". "Merci beaucoup", j'ai repondu, "je racheterais un billet de tombola". "Mais non, on vous invitera!".
Et c'est comme ca qu'avec patience, de la bonne volonte et unj peu de chance, on fait d'un voisin urbain un chasseur et de sa famille des sympathisants.
Un nouveau chasseur (barbu), un ancien chasseur, et un futur chasseur (peut-etre) qui font ensemble honneur au gibier, au coeur de la grande ville.
Au mois de juin, j'ai participe a un concours de tir organise par une charite qui s'occupe de blesses de guerre, qui se deroule a mon club de tir, et par miracle j'ai gagne le gros-lot a la tombola: une journee dans une petite chasse en battue aux faisans et aux perdrix, tout a fait facilement accessible de Londres. Et je me suis dit que ca serait bien l'occasion d'emmener W. voir ca, voire eventuellement tirer son premier gibier si possible. J'ai explique la situation au garde chasse et finalement, nous avons convenu que W. pouvait etre posté a ma place une battue sur deux et tirer sous ma supervision. Restait a vendre le concept a mon ami, c'est a dire a sa femme, mais vu que depuis le temps, elle savait que j'etais inoffensif et que mon ethique de chasse tenait bien la route, il n'y a pas eu de probleme.
Donc il y a deux semaines, nous nous sommes retrouves dans une courre d'ecurie dans le Wiltshire, ou j'ai retrouve le garde chasse, qui nous a presente a nos hotes pour la journee. En fait cette chasse existe depuis 25 ans, est geree par une famille d'agriculteurs (mais bon, le genre d'agriculteurs qui ne labourent pas beaucoup leurs propres champs et travaillent peut-etre bien dans la City pour faire tourner la bicoque), et a part nous deux, tous les participants - postes, rabatteurs, conducteurs de chiens, patissiers... - etaient de la famille ou des vieux amis. L'accueil etait particulierement ouvert et chaleureux et ils etaient ravis d'accueillir un nouveau!
Pour la premiere battue, apres le rond et les consignes de securite dirigees tres clairement principalement aux nouveaux, W. voulait regarder comment ca se passe, donc j'ai pris ma place sur la ligne des postés. Cela permis a W. de voir qu'une perdrix, ca va tres vite et qu'on peut la rater facilement. Il se sentait pret a tenter a son tour et donc a ete poste, avec moi derriere, au coin d'un bois et d'un pre, avec un bois derriere, et une longue bande d'arbres sur sa gauche. Je lui ai dit que j'indiquerais les gibiers qui presentaient un tir sans danger s'il y en avait. Je l'ai corrige deux ou trois fois sur comment il tenait son fusil en attente, mais il a vite appris. Puis enfin, un coq arrive a la cime des arbre: "Celui-la!". Il epaule, swinge, et jure! "Bloody safety catch!". Ben oui, c'est un classique d'oublier d'enlever la securite, mais ca s'apprend. C'est pas grave, nous sommes bien places, il y en aura d'autres. Et deux minutes plus tard, un autre coq suit la meme trajectoire. Cette-fois-ci, pas de faute: PAN! PAN! et le coq semble etre rentre dans un mur de verre. Je felicite chaudement W. mais je recharge aussi son arme, c'est pas fini! Un autre coq et une poule suivront avant le sifflet de fin de battue. Les chiens arrivent, nous retrouvons les trois faisans, et tout le monde vient aux nouvelles! Tous les anciens et les moins anciens sont reellement ravis, aux anges d'avoir pu lui faire vivre ca! Ca fait chaud au coeur et honneur au la communaute des chasseurs.
A la pause dejeuner, le chef de battue fiche la honte a W. en le faisant venir devant toute l'assemblee avec ses faisans pour etre felicite et applaudi, et pour la derniere battue, ayant constate que nous etions tous les deux des fusils non-dangereux, nous avons chacun pris notre place dans la ligne, W. tout seul comme un grand, pour ajouter un dernier faisan chacun au tableau.
Avant le depart, la patronne me dit "Il faudra que vous reveniez l'an prochain". "Merci beaucoup", j'ai repondu, "je racheterais un billet de tombola". "Mais non, on vous invitera!".
Et c'est comme ca qu'avec patience, de la bonne volonte et unj peu de chance, on fait d'un voisin urbain un chasseur et de sa famille des sympathisants.
Un nouveau chasseur (barbu), un ancien chasseur, et un futur chasseur (peut-etre) qui font ensemble honneur au gibier, au coeur de la grande ville.