Afrique du sud 2023. Reportage

Rêvons de chasses au long cours. Partageons expériences, récits, conseils et techniques de chasse d'Afrique ou d'ailleurs.
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houlotte51
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Afrique du sud 2023. Reportage

Message par houlotte51 »

Afrique du Sud Mai 2023

Dans l’est, la bête noire on connaît souvent même on en rêve.

Mais il est une autre bête noire, mon fantasme depuis de nombreuses années, bien plus grosse, celle qui vit en Afrique, tout au sud de ce continent, celle qui a fait écrire les plus belles pages de chasse, celle qui a tué nombre de vaillants chasseurs professionnels et d’imprudents amateurs.

Au passage de mes sixties aux seventies, c’était maintenant ou jamais.

Je connaissais V. depuis quelques années pour avoir chassé chez lui. Son offre était de même niveau que ce que j’avais trouvé par ailleurs. Je savais pouvoir lui faire confiance.

Arrivé à Cape Town, j’ai repris un vol intérieur d’une heure pour être accueilli par V. Nous sommes partis directement vers le territoire où sont tirés 8 ou 9 buffles chaque année. V. m’apprend qu’il va me mettre entre les mains d’un de ses amis, Jason, un jeune PH qui chasse souvent sur ce territoire tandis que lui va guider un américain au même endroit pour tirer quelques antilopes, dont surtout un élan. Le territoire ne nous est attribué que pour 4 jours. Les propriétaires se le sont réservé ensuite. Si la réussite n’est pas au rendez-vous, nous migrerons vers un territoire voisin où la rencontre d’un buffle est plus probable dans un biotope plus ouvert.

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Le territoire s’est avéré conforme à ses promesses. Immense et sauvage, il est composé de milliers d’ha de bush épais parcourus par de nombreux ruisseaux. Tout autour des escarpements rocheux abrupts surmontés de plateaux herbeux s’arrondissent en vallons creusés par les eaux de ruissellement où une végétation arborée dense profite de sources fraîches et limpides. Elles alimentent une petite rivière qui coule entre des rochers au milieu de cette vallée.

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Jour 1. Nous passons la matinée à faire des huit en 4x4 dans le fond de la vallée. Nous rencontrons des éléphants, quelques rhinos et de rares girafes mais pas de buffles.

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Je me demande si un buffle acheté à l’extérieur ne vient pas d’être relâché dans ce coin, qui sait s’il n’y a pas des clôtures que je ne vois pas. Cette méthode de chasse me déplaît et je dit mon désaccord à Jason.
- « Je ne tirerai pas un buffle dans ces conditions et je ne veux plus chasser le long de cette rivière ». Dépité, Jason attend d’en parler avec V. Ils m’apprennent qu’on leur a demandé d’essayer de tirer un buffle qui reste souvent proche de la rivière et qui a chargé plusieurs personnes, en blessant une. Les employés ne veulent plus y travailler. Ils me montrent même une photo.
Peu importe, je ne reviens pas sur ce que j’ai dit. Maintenant direction les contreforts des montagnes.

Nous nous déplaçons à pied en limite du bush épais. Je vais tirer deux phacochères non trophée avec la 270W munie d’un silencieux. Cette carabine ne me satisfait pas trop. Mes balles sont mortelles mais pas là où je les espérais.

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Jour 2. Nous montons en 4x4 un chemin menant au pied des escarpements. Une magnifique bouse bien luisante, presque fumante trône au centre de la piste étroite. Tout le monde descend. Tous penchés sur la chose comme si nous avions trouvé une pépite. 
- « Moins d’une heure...plusieurs pas dont un gros...faut pas traîner... il faut monter pour les avoir en dessous...»

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On sort la grosse artillerie : la 416 et la 375HH pour moi avec 4 balles Woodsleigh dures pour bien pénétrer, sécurité engagée. Malgré son poids, je me sens bien. Bien équilibrée, crosse à bonne longueur, ça devrait bien se passer.
Aie, aie, aie fichus kilos superflus, mes poumons commencent à brûler, le cœur bat la chamade, la montée est dure. Nous débuchons sur un faux plat herbeux. A droite un vallon étroit et profond nous montre la canopée vue de dessus. Tous comprennent que j’ai besoin de reprendre mon souffle. Soudain une femelle phaco suivie de 4 plus petits sort à pleine vitesse du vallon et nous arrive droit dessus. Dix mètres derrière un phaco au trophée absolument exceptionnel les poursuit. Arrivés devant nous, ils bifurquent brutalement pour grimper vers les pentes. Mes compères s’écartent et je peux lâcher une balle in extremis. Hélas la lunette n’était pas au minimum et je n’ai pas réussi à ajuster l’animal. Je suis incapable de dire où est ma balle et mes 3 compères pas davantage.
On a oublié les buffles… Ce tir est sans doute une c… Passionné par les phacochères, je n’avais jamais vu un tel animal, je n’ai pas résisté. Cela va si vite, je n’ai même pas eu le temps d’y penser.
Je reste sur place à chercher des indices ou la trace de ma balle. Un pisteur part vers le haut à la recherche de sang, l’autre vers le bas, Jason décide d’explorer le vallon puis remonte de l’autre côté sur un autre plateau parsemé de buissons épars. Quand il me voit à 150m de lui, seul, il me demande de venir le rejoindre. Le fond du vallon est boueux, je remonte l’éboulis et débouche près de lui. Nous conversons doucement, le nez par terre sans rien trouver. Le pisteur loin en haut nous crie quelque chose mais en afrikaans. J’imagine qu’il a trouvé quelque chose.

Jason :
- « Fuck . Oh fuck. Careful »
- Oui, attention mais à quoi ?
Lui vois, moi pas, derrière mon buisson. Puis un bruit de cavalcade me parvient . J’imagine mes phacos. Mais ce sont 3 buffles qui apparaissent en plein travers à 25m sur ma droite. J’ai tout de suite identifié un mâle suivi d’une femelle puis d’un veau.
Jason me dit « le premier, le premier ». Je prend le temps de bien poser la croix sur l’épaule avant d’appuyer. La masse noire plie les genoux mais se rattrape et continue sa course.
- « Good shot, very good shot » me dit Jason en me tapant sur l’épaule. « Il ne va pas aller loin, j’ai vu l’impact.
- Attention, la vache… la vache revient, elle nous cherche, vite derrière l’arbre. » Je n’ai pas eu le temps de la voir, elle avait fait demi-tour et était repartie.
- « On va attendre 1/2 heure avant d’y aller. »

Jason parle avec Mike, le pisteur du bas. Depuis l’opposé du vallon, là ou j’avais tiré le phaco, il voyait dans ses jumelles le buffle couché à 150m devant nous, il soufflait du sang.
Mitch, nous rejoint. Il explique qu’il nous disait avoir entendu des animaux démarrer dans le vallon sans voir ce que c’était. Jason lui raconte que les buffles venaient droit sur nous et que ses cris et gesticulations les ont fait changer de direction.

Au bout de 10mn, Jason commençait à s’impatienter. Mike disait que le buffle ne bougeait plus, qu’il était mort.

Let’s go.

Guidés par Mike avec ses jumelles, on approche à bon vent. Nous découvrons l’animal à terre mais droit, pas sur le flanc. Il lève la tête et la tourne vers nous, se relève et repart. Je le retire immédiatement en pleine épaule. Il s’effondre, roule sur le flanc et pousse un dernier souffle.

Mitch s’approche, touche l’œil avec le canon de la 416. Il me dit de lui remettre encore une balle plein cœur par sécurité.

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Je ne vais pas m’étendre sur les effusions et sur la difficulté pour un véhicule de se frayer un chemin dans les rochers. Juste un mot sur le stress : rien au début, tout s’est passé si vite, rien au cours de l’attente, jusqu’au deuxième tir et là toute l’adrénaline s’est déversée. Pris d’un tremblement incontrôlable pendant 1/4 d’heure sans que ce soit de la peur, j’étais incapable de prendre une photo.

Je repasse le film de cette matinée depuis le tir du phacochère. Pourquoi n’ont-ils pas fui au premier tir, pourquoi le pisteur est allé au bon endroit pour les déloger, pourquoi sont ils venus se faire tirer à 27m dans un endroit plutôt dégagé au lieu de suivre le fond du vallon ?
Je me dis qu’il a bien fallu une intervention de Saint Hubert pour m’offrir sur un plateau ce magnifique animal. Merci mon bon saint patron.

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Le soir et le lendemain, nous sommes revenus sur un tertre dominant la même zone. Nous avons eu l’occasion d’observer toute une variété d’animaux, babouins, phacos, élans, waterbucks, zèbres, koudous, phacochères mais pas celui que j’attendais.

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Jour 4 : 5 minutes après le départ alors que le jour se levait, sur un chemin surplombant la rivière et des prairies, nous avons observé 25 buffles dont quelques grands mâles qui quittaient l’herbe verte pour remonter vers la montagne.

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Dernier jour, si on ne retrouvait pas mon grand phaco, j’étais disposé à tirer un grand koudou, mais je me réservais la possibilité de ne pas tirer si je le trouvais trop moyen et sinon des animaux non trophée. Nous avons encore passé la matinée à jumeler sur ce diable de phaco ou un autre vu la veille qui aurait tout de même bien mérité une balle. Ni l’un ni l’autre n’ont montré le bout du groin et les koudous avaient déserté la zone.

L’après midi, petite virée en 4X4 pour chercher des koudous. Les pisteurs en voient un groupe très loin. Trop pour identifier un mâle et encore moins son trophée. Jason décide tenter quand même. A pied car il n’y a pas de route sauf à faire un long détour et à les quitter des yeux. Le début d’approche se fait facilement dans le lit d’un ruisseau à sec puis en passant d’un buisson à l’autre. Les animaux se trouvaient dans un massif d’arbustes au pied des escarpements d’où seules les têtes émergeaient.
Entre eux et nous reste un quasi no man’s land de 300 mètres. Je vois bien de temps en temps des cornes torsadées sans pouvoir les juger. Longue concertation en afrikaans entre mes trois compères d’où il ressort qu’il n’y a qu’un grand mâle mais aussi plusieurs jeunes et femelles qui montent la garde.
Jason me dit qu’il est très grand pour ce territoire du sud du pays (ceux du nord peuvent être plus grands). Je lui demande d’approcher encore un peu.
- « Non, avec toutes ces têtes cachées dans les buissons, c’est l’échec assuré. Soit tu tires d’ici, soit on les laisse tranquille ».

Il me déploie mon Stable Stick. C’est tout de même super cet outil à 4 brins. La carabine posée ne pèse plus rien et je peux rester autant de temps que veux l’œil dans la lunette. J’ai gardé la 375 qui me convient si bien. Je dois attendre que le koudou traverse un clair. Jason m’a dit de corriger en visant le point haut du garrot… et de ne tirer que si je le sens bien. Je le vois bien maintenant mais pas le corps. Effectivement le trophée semble très bon. Les minutes s’ajoutent aux minutes pour faire des quarts d’heure et les animaux ne bougent quasiment plus. J’ai repéré un mini couloir avec juste un petit arbuste au milieu où le koudou devrait passer. Quand il y arrive le haut du buisson arrive au milieu de l’épaule. Je ne bouge pas, lui non plus, je caresse la queue de détente et une seconde plus tard j’entends le ploc caractéristique de la balle à l’impact. L’animal bondit, fait 50 mètres et s’arrête complètement dégagé. Nouveau tir, nouveau ploc et chute sur le flanc.

Congratulations. Jason me questionne.
- A quelle distance tu as tiré ?
- 220 ou 250m peut-être.
- 285 la première, 345 la seconde.
- Je ne t’avais pas dit de tirer et tu m’as surpris. Je voulais attendre plus loin.
- Désolé, je croyais que dès la carabine posée, je pouvais choisir le bon moment.
- Peu importe, tu l’as eu proprement.

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Séance photo rapide car la nuit commence à tomber. Il faut maintenant attendre le véhicule appelé par radio. Par chance une vague piste passe 150m en dessous, le véhicule décharge ses 16 bras avant d’attaquer la caillasse. Nous les laissons charger car nous avons plus d’un km à faire dans les cailloux, par nuit noire, pour rejoindre notre Hilux.
Jour 5 et 6.
Je quitte à regret cet endroit magnifique, ses impalas, ses lechwés, ses nyalas et toutes ces grandes et grosses bêtes. La densité d’animaux est beaucoup plus faible que ce que j’ai pu voir dans d’autres game reserves mais bien suffisante pour une chasse de qualité. Les animaux se répartissent les étages de la végétation. Les antilopes de rocher et les babouins tout en haut, les élans et les zèbres en dessous dans les herbes et les rochers, les phacochères kudus et waterbucks et girafes dans le bush et tout en bas dans la vallée les éléphants, les rhinos, et les antilopes moyennes.

Nous rejoignons le territoire de V où j’avais chassé. Je suis surpris par le faible nombre d’animaux. Où sont passés les blesboks, les kudus, les springboks si nombreux à l’époque ? Morts . Trois années de sécheresse absolue ont décimé la faune. Seuls les animaux les plus recherchés (sables, zèbres, nyalas etc...) ont bénéficié de mesures de protection : nourrissage et abreuvoirs pour leur permettre de survivre. Le lodge est toujours aussi beau et confortable.

Mon objectif étant atteint, nous allons chasser des springboks femelles ou de petits mâles pendant les deux derniers jours. Ces méfiantes petites antilopes sont dans des plaines à l’herbe rase. Peu de chose pour se cacher. Il faut les affûter caché derrière un épineux avec des tirs à 200m et plus. J’en tirerai 2 chaque jour, dont un quasi doublé pour terminer et toujours avec cette jolie Howa en 375HH qui a préservé admirablement la venaison des fragiles antilopes. Pluie l’après midi, j’ai préféré une ballade en 4x4.

Je remercie V. pour l’organisation qui a répondu parfaitement à mes attentes, Jason le PH, Mike et Mitchell les pisteurs pour leur gentillesse et leur efficacité mais aussi ce chasseur américain, agréable compagnon, passionné d’armes de poing, que je comprenais malheureusement trop peu. Il chassait avec une magnifique Cristensen Ridgeline FFT à trou de pouce, intégralement en carbone en calibre 6,5PRC, qui a montré son efficacité sur un bon élan du Cap.

J’ai prolongé mon séjour par une journée à Cape Town, cette ville cosmopolite moderne que j’adore, regrettant de n’avoir pu y passer une semaine de plus.
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Jeandela
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Re: Afrique du sud 2023. Reportage

Message par Jeandela »

Merci pour ce récit de voyage de chasse. On s’y croirait !
Voici un cap bien passé !
"On a deux vies, et la deuxième commence le jour où l'on se rend compte qu'on n'en a qu'une." Confucius
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Reineke
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Re: Afrique du sud 2023. Reportage

Message par Reineke »

Je devais profiter de ce temps calme pour peindre quelques boiseries extérieures, mais je suis resté dans l'évasion de ce magnifique voyage de chasse bien loin des Vosges...
Superbes émotions que je te remercie d'avoir partagées avec nous. Merci :D
Modifié en dernier par Reineke le mer. 19 juil. 2023 09:32, modifié 1 fois.
La peur et l'angoisse sont les pires poisons que l'esprit peut produire
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Martes
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Re: Afrique du sud 2023. Reportage

Message par Martes »

Jeandela a écrit : lun. 17 juil. 2023 01:49 Voici un cap bien passé !
Joli jeu de mots sud-africain...
Bobo-rose-expat alsaco-lorrain
TOYOYO 74
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Re: Afrique du sud 2023. Reportage

Message par TOYOYO 74 »

merci pour nous avoir fait partager ton voyage :P :P
Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
elan95
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Re: Afrique du sud 2023. Reportage

Message par elan95 »

Bonjour, merci pour ce partage de brousse, ça fait du bien, belle réussite et beaux trophées même ton phaco est bien joli, si l'autre était plus grand ça devait être un très beau mais très rare, dommage de l'avoir manqué, mais il t'attend peut être.
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houlotte51
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Re: Afrique du sud 2023. Reportage

Message par houlotte51 »

Le phaco était à coup sûr un plus de 40cm. Le PH et les pisteurs n'en ont jamais vu un comme ça. J'espère qu'il n'est pas allé mourir sans laisser de traces car tiré avec un balle monolithique plutôt dure destinée aux buffles elle peut ne pas avoir expansé. Contrairement à la plupart des phacos sud africains, les bananes étaient très recourbées vers le haut.
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Solitaire
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Re: Afrique du sud 2023. Reportage

Message par Solitaire »

Félicitations pour ce beau récit et pour la réalisation de tes objectifs !
Que de souvenirs remontent, même s'ils ne sont plus accessible aujourd'hui :cry:
Bravo
elan95
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Re: Afrique du sud 2023. Reportage

Message par elan95 »

Solitaire a écrit : mer. 19 juil. 2023 13:51 Félicitations pour ce beau récit et pour la réalisation de tes objectifs !
Que de souvenirs remontent, même s'ils ne sont plus accessible aujourd'hui :cry:
Bravo
Je partage à 100% ta désolation. :cry: :cry: :cry:
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Solitaire
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Re: Afrique du sud 2023. Reportage

Message par Solitaire »

Je te remercie, juste un problème physique qui n'empêche pas de se souvenir et de rêver :roll: :cry: :cry:
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